Charles-Henri et Mehdi

Je m’étais entretenu dans le passé avec quelqu’un dont le métier est de commercialiser des fichiers d’adresses.

Et il m’avait appris des choses vraiment intéressantes.

Par exemple, savais-tu que, rien qu’avec les prénoms, on pouvait déterminer l’âge moyen d’un fichier d’adresses ?

En effet, un fichier constitué majoritairement de personnes s’appelant Gaston, Simone, Régine, n’a pas le même âge moyen qu’un fichier constitué de Stéphanie, Laurent, Philippe, qui n’a pas n’a pas non plus le même âge qu’un fichier de Jordan, Brandon, et Dylan.

Et de même, les prénoms, tout comme les codes postaux, disent quelque chose de la catégorie socio-professionnelle des personnes. La moyenne des Charles-Henri du 16ème arrondissement de Paris n’a probablement pas la même feuille d’impôts que la moyenne des Mehdi de Roubaix.

C’est ainsi.

Sans même que nous parlions, que nous fassions quoi que ce soit, des éléments de notre vie parlent pour nous.

A tort ou à raison.

Mais cela n’est valable que si on observe un ensemble de données, matérialisé par une moyenne.

Car si on va dans le détail, évidemment, on trouvera peut-être des Germaine de 30 ans ou des Jeanne-Charlotte dans le 9-3.

C’est tout le problème posé par la généralisation.

Par nature, l’humain aime aller au plus simple, car il ne peut traiter la multitude d’informations qui lui est proposée ni la complexité de l’humain et de sa psychologie.

Alors au final, qu’est ce que ça vaut de généraliser?

Pour les organisations qui pensent en termes “macro”, cela peut tout à fait se justifier, du moins partiellement. C’est important pour toutes les organisations de savoir à qui elles s’adressent, si elles souhaitent leur adresser le bon message.

En revanche, ce phénomène doit absolument être au moins affiné, si ce n’est banni, lorsqu’il s’agit de relations inter-personnelles.

En tant qu’individus, la personne devant nous est une personne, avec ses particularités et son histoire, qui ne figurent pas automatiquement dans ces données sociologiques.

Les chiffres sont froids et distants.

Les relations créent de la chaleur, des particularismes, des singularités, … de la vie.

Laissons donc les statistiques aux statisticiens. Et intéressons-nous aux individus qui sont sur nos routes.

A coup sûr, on y trouvera des subtilités et des trésors que les images globales avaient occultés.

God bless,

Pascal


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