J’étais il y a quelques jours en Arménie.
J’ai rencontré là-bas plusieurs personnes.
Parmi elles, je me suis entretenu avec un pasteur qui m’a raconté la mort de Vahak, l’un des jeunes de son église, décédé héroïquement pendant la guerre de septembre à novembre 2020 contre l’Azerbaïdjan.
Âgé de 20 ans, il a été appelé au front comme tous les jeunes hommes de son âge.
Avec un groupe de soldats arméniens, il a été pris au piège des tirs ennemis dans une sorte de trou.
Avec un autre soldat, il s’est tenu à l’entrée du trou et a défendu sa position, de sorte que la totalité des autres soldats puissent s’échapper.
Tous sont sortis vivants, sauf ces deux jeunes-là.
Dès la fin de la guerre, le papa de Vahak s’est rendu tous les jours sur le terrain des affrontements, dans l’espoir de retrouver et ramener le corps de son fils.
Pendant presque deux mois, il a cherché, autant qu’il le pouvait, sans pouvoir le trouver.
Finalement, le 6 janvier, jour du Noël arménien, ce sont les soldats ennemis qui sont venus trouver le papa pour lui rendre le corps de son fils, en prononçant cette phrase :
“Ton fils est mort de manière tellement héroïque, que nous avons été admiratifs de la manière dont il a défendu les siens. Nous avons voulu conserver son corps pour te le rendre un jour qui soit symbolique pour toi. Nous te le remettons aujourd’hui, jour de Noël.”
Son engagement, sa détermination, son don de soi au profit du collectif; ont réussi à forcer le respect même des ennemis.
Dans toute sa communauté, auprès de sa famille et des membres de son église, Vahak est considéré comme un héros. Malgré la douleur que doit constituer sa mort, celle-ci fait la fierté de tous ceux qui l’ont connu.
Je crois qu’il n’y a pas de plus belle reconnaissance que lorsque tes ennemis reconnaissent la grandeur de tes actes.
God bless,
Pascal