Dissoudre le gouvernement ou le peuple ?

Dans son poème “La solution” écrit en 1953, l’auteur allemand anti-nazi Bertold Brecht avait écrit la phrase suivante : 

“Le peuple a perdu la confiance du gouvernement. Ne serait-il pas plus simple alors de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ?”

Dissoudre le peuple et en élire un autre.

Cette phrase te fait sourire ?

Pourtant, cette idée-là a tenté de nombreux dirigeants à travers l’histoire, et elle a pris plusieurs formes :

  • les génocides et massacres de masse consistent à éradiquer tout ou partie d’un peuple, ce qui a pour effet de donner plus de poids à ceux qui sont “du bon côté de la barrière”,
  • les conquêtes territoriales ou grandes migrations, lorsqu’elles sont décidées par une élite dirigeante, consistent à diluer le peuple en place en vue d’introduire sur un lieu un autre peuple avec sa propre culture,
  • les “guerres des berceaux” encouragent les membres d’un groupe à faire plus d’enfants que les membres du groupe en place, pour progressivement changer les rapports de force démographiques.

Et parfois même, les 3 pratiques cohabitent pour accélérer davantage le processus.

Ne croyons pas naïvement que chaque individu a le pouvoir de décider de tout, tout seul.

Immanquablement, les personnes sont membres d’un groupe, d’un corps. Et lorsqu’elles agissent, se déplacent, pensent, décident, c’est un peu de ce corps qui est en action.

Dans les sociétés occidentales individualistes, nous avons tendance à survaloriser la place de l’individu, et par voie de conséquence à ignorer notre part en tant que membres d’une communauté.

Mais s’il y a bien des avantages à valoriser l’individu, il y a le risque de marcher en ordre dispersé. Et cela ne fait pas le poids face aux cultures et groupes sociaux qui, eux, donnent peut-être moins d’espace à l’individu mais survalorisent l’appartenance au groupe.

Nous sommes des individus. Christ est mort pour chacun d’entre nous.

Le choix de le suivre et de marcher avec lui se fait individuellement, et non par filiation ou appartenance à un peuple.

Pourtant, cette réalité-là ne doit pas nous faire oublier que, dans l’église comme dans nos identités ethniques ou nationales, nous sommes et agissons comme membres d’un groupe.

Se pourrait-il que tu sois un individu heureux, épanoui, et pleinement participant d’un groupe que tu contribues à tirer vers le haut ?

God bless,

Pascal

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