J’avais montré les muscles…

Je suis fier de moi.

Je leur ai montré de quel bois je me chauffais.

C’était il y a une douzaine d’années.

Un litige persistant m’opposait avec notre plus gros transporteur, qui avait de grosses défaillances de distribution sur un département : depuis plusieurs mois, 12% des colis à destination de la Martinique disparaissaient ! C’était inadmissible.

Notre cas était traité par-dessus la jambe, jusqu’à ce jour où j’avais enfin pu recevoir dans notre salle de réunion le big boss et le directeur de clientèle de la plate-forme qui récupérait nos colis.

J’avais montré les muscles, et mes deux interlocuteurs repartaient de nos bureaux en comprenant que cette fois, ils avaient intérêt à trouver d’où venait le problème, parce qu’on n’allait pas continuer à nous laisser faire !

Ils passent le pas de la porte.

Je suis satisfait.

Je vais me rafraîchir le visage à la salle de bain.

Et là… c’est le drame.

Dans la glace, je m’aperçois que j’ai porté mon polo à l’envers pendant tout le rendez-vous. Les coutures intérieures sont apparentes. Les boutons sont à l’intérieur. Le col est rentré côté peau. Un espèce de truc moche et illisible se tient en lieu et place de l’illustration sensée être brodée sur le torse.

J’ai l’air d’un clown.

Ils n’ont pas pu ne pas s’en rendre compte.

Peut-être se sont-ils pincés pour ne pas rire tandis que je les sermonais.

J’ai dû paraître complètement décrédibilisé à leurs yeux.

Et pourtant, ils ont fait le job.

Ils ont mené une enquête interne et sont revenus après quelques semaines en ayant identifié une personne qui volait certains colis à l’arrivée sur l’île.

Tout est rentré dans l’ordre.

Je n’avais l’air de rien, mais ils ont quand même tenu compte de ma requête, et ont poursuivi leurs investigations jusqu’au bout.

Je salue leur professionnalisme.

Et je me dis que parfois, je suis tout aussi maladroit lorsque je présente mes requêtes à Dieu.

Dieu pourrait se dire “mais il comprend vraiment rien à rien, celui-là !”.

Il pourrait me dire “mais je t’ai déjà répondu cent fois !”, ou encore “bah ouvre ta Bible andouille !”

Mais Dieu n’est pas un Dieu moqueur.

Il ne rabaisse pas ceux qui s’adressent à lui.

Il les écoute. Et il veut prendre soin d’eux.

N’aie pas peur. N’aie pas honte. Comme tu es, dis à Dieu ce que tu as à lui dire. Avec tes maladresses, tes erreurs et tout ce que tu fais de travers. Dis-le lui ! Il ne se moquera pas.

Promis.

God bless,

Pascal


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