L’arbre de Zacharie

Hier matin, j’étais en train de lire dans mon jardin.

Soleil, brise légère, quelques chants d’oiseaux, les enfants encore couchés. Parfait.

Mon regard a alors été attiré par une petite boule noire dans un arbrisseau.

Elle était là !

Une mûre.

Je me suis levé, j’ai regardé davantage : il y en avait une dizaine !

Ce mûrier platane a une histoire.

On l’appelle chez nous “l’arbre de Zacharie”.

Il y a six ans, mon fils Zacharie était en CE1. Il avait visité une magnanerie avec sa classe. Il était revenu avec une mûre dans sa poche. Il l’a plantée dans un godet avec un peu de terreau, il l’a arrosée. Ca a commencé à pousser. Puis les mois passant, il l’a oubliée.

L’hiver est arrivé, la jeune pousse a séché.

Au printemps suivant, elle a repris.

Il l’a arrosée un peu. L’année est passée, l’hiver aussi. La pousse a séché.

Rebelotte l’année suivante. On se disait que cette pousse avait vraiment envie de vivre.

Après 3 hivers au seuil de la mort, je me suis quand même décidé à mettre cette pousse en pleine terre. Ma fille adore creuser des trous dans le jardin. Il y avait un trou qui était là tout prêt. Une minute et vingt-trois secondes plus tard, le problème du godet qui trainait au milieu depuis trois ans était résolu.

Une année plus tard, alors que le petit arbre mesurait une soixantaine de centimètres, j’ai un jour fait un feu à proximité. Il n’a pas aimé la chaleur et a encore failli y passer.

Au bout d’un moment, ma belle-mère l’avait pris en affection. Chaque fois qu’elle était de passage chez nous, elle en prenait soin.

Il mesure maintenant deux mètres et nous a offert ses premiers fruits hier matin.

Je pensais pourtant jusqu’à cette découverte que cet arbre ne donnerait pas de fruits. Moi qui ne suis pas féru en botanique, j’ai appris (après quelques rapides recherches) que, non seulement il donne des fruits, mais qu’en plus, ceux-ci sont parfaitement comestibles, ce qui est la cerise (si je puis dire) sur le gâteau. J’ai goûté : ils sont délicieux !

Tu n’as peut-être pas grandi dans des conditions faciles.

Ceux qui devaient prendre soin de toi t’ont peut-être fait morfler.

Tu as peut-être été maltraité(e) au point de manquer de crever – physiquement, psychologiquement, émotionnellement, spirituellement.

Mais tu es vivant(e) ?

Alors tu portes en toi cette semence de vie et de bénédiction, qui nourrira les uns et procurera fraîcheur et protection aux autres.

Dieu n’en a pas fini avec toi !

God bless,

Pascal

PS : Pour aller plus loin, je te recommande ce témoignage d’une vie radicalement restaurée.

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